Installation, objets de table, plexi dichroïque, bois, adhésifs de décoration, dimensions variables, 2018

Vues de l’Octroi de Tours, 2021 / la Biennale de Mulhouse, 2019 / l’ENSA Limoges, DNSEP, 2018

‍

« Dans Mariage d’inclination, Jeanne Cardinal juxtapose des paires d’objets de décoration, quelque peu désuets, voire franchement kitsch, en verre coloré ou en céramique, du genre de ceux que l’on trouve dans les vide-greniers, sur des décharges ou chez Emmaüs. Les regroupements s’organisent par affinités formelles. »

Louis Doucet, revue Le poil à gratter… #120, septembre 2022

Le dispositif met en scène une relation entre plusieurs objets. La rencontre advient lorsque l’on s’approche du présentoir : des couples se forment, des liens se nouent par l’ existence du reflet. Fictivement assemblés, ces volumes s’érigent en symboles du masculin / féminin par la présence de deux silhouettes distinctes en arrière plan. Les silhouettes géantes mettent en valeur la connexion formelle entre les 4 objets, elles représentent la puissance des liens physiques ou psychiques qui unissent les êtres qui s’aiment, au-delà de tout le reste. L’ artificialité de cette alliance nous invite à nous questionner sur l’aspect authentique, fictif, distanciel ou virtuel de nos relations amoureuses.

Un mariage d’inclination résulte d’une attirance mutuelle, par opposition au mariage de convenance, de raison. C’est l’amour choisi. Ici, le reflet de l’objet s’incline et se décale sur la surface du présentoir pour venir rejoindre l’autre objet et créer cette union unique qui révèle la sensualité de leurs formes imbriquées, toutes en rondeur. Dans cette logique de personnification des objets, le procédé du reflet témoigne d’un désir érotique.