Les objets issus des vide-greniers sont à l’image des besoins et des usages domestiques des êtres humain•es. Ils témoignent de différentes époques. Leur présence sur ces socles « bling bling » détonne fortement et va à l’encontre de leur évidente banalité. Comme s‘ils étaient l’instrument d’une stratégie marketing, les socles dichroïques opèrent une action de séduction sur le•la regardeur•euse. À l’approche des vitrines iridescentes, des objets de brocante fictivement assemblés s’érigent en silhouettes. Le reflet de l’objet s’incline et se décale sur la surface du présentoir pour rejoindre l’autre objet et créer une fusion, révélant la sensualité des formes imbriquées.
Un mariage d’inclination résulte d’une attirance mutuelle, par opposition au mariage de convenance, de raison. C’est l’amour choisi. Dans cette logique anthropomorphe de personnification des objets et de transposition des corps, le reflet matérialise le lien spirituel unissant des amant•es. À l’instar de la multitude des identités humaines, la quantité d’objets et le dispositif réflexif mettent en valeur les différentes formes que peut prendre l’amour. Le procédé du reflet témoigne également d’un désir érotique.
L’artificialité de ces alliances invite à un questionnement sur l’aspect authentique, fictif ou virtuel des relations amoureuses. La relation immatérielle entre ces objets est à l’image des interactions contemporaines : l’usage grandissant des réseaux sociaux, des sites de rencontres et le cybersexe transforment le rapport à l’autre et créent de nouvelles formes de liens tant réels que virtuels, impalpables bien qu’omniprésents.
Pas de projet précédent :(
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